Mais en continuant à lire sa vie la vie de Gilles le saint pas la sienne la sienne il n’arrive pas toujours à la lire en parcourant donc sommairement l’histoire ou la légende de cette vie il est stupéfait de découvrir que cet homme n’était pas du tout saint-gillois, première nouvelle Saint-Gilles n’est pas saint-gillois, non il serait venu d’Athènes pour vivre en ermite et mourir dans l’embouchure du Rhône au 7e siècle et voilà, voilà voilà, confirmation étrange et impromptue de la justesse du titre de son livre le livre qu’il nage, il sait maintenant de façon sûre qu’effectivement cette enveloppe et ces feuilles sur lesquelles il note ses longueurs seront les seules feuilles à feuilleter dans son livre d’eau même si elles seront détrempées et il s’étonne de cette coïncidence et de se sentir tout à coup vaguement gyrovague lui aussi bien qu’il ne soit pas précisément nomade ou itinérant mais au contraire plutôt marqué du sceau de la sédentarité serais-je un nageur gyrovague se demande-t-il mais ce terme semble inapproprié puisqu’il n’y a rien d’itinérant dans sa façon de nager toujours dans les mêmes piscines à peu près toujours dans les mêmes couloirs le 2 ou le 3 très loin des bords de mer des vastes rivières ou des lacs de montagne.