Les communautés scolaires qui font l'objet du livre de J. R. Schmid ont été fondées d'abord à Hambourg, au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il s'agit de quatre écoles publiques comptant chacune plus de 600 élèves. Des fondations analogues eurent lieu, sur le modèle des écoles de Hambourg, à Brême, à Magdebourg, à Groszschocher près de Leipzig, et à Berlin. Toutes ne doivent pas leur intérêt à une nouvelle méthode que les instituteurs y auraient imaginée et appliquée. Au contraire, leur particularité consistait essentiellement en ce qu'aucune "méthode" n'y était pratiquée ! Ces communautés scolaires voulaient créer, en toute liberté et sans plan préconçu, une nouvelle institution qui pourrait, un jour, remplacer l'école dans le sens traditionnel. Die Ueberwindung der Schule - le dépassement de l'école - est l'écrit théorique le plus important se rapportant aux communautés scolaires libres. Le caractère radicalement nouveau de ces écoles se manifeste extérieurement par l'abolition de tous les détails d'organisation jugés d'une importance capitale dans l'école traditionnelle : elles ne s'obligraient plus à se conformer à un programme annuel, elles n'auraient pas d'horaire, elles ne connaîtraient pas la répartition des matières enseignées par branches, ni celles des élèves par classes. Cependant, ce qui fait l'essence du renouvellement scolaire, ce que ses initiateurs eux-mêmes jugèrent de première importance, c'est qu'ils ont proclamé et vécu une nouvelle attitude de l'éducateur envers l'enfant. Et c'est dans la transformation des relations entre les maîtres et leurs élèves que réside la valeur et l'intérêt particulier des expériences tentées. Nous avons affaire ici au premier essai collectif et à la tentative la plus systématique que connaisse l'histoire de la pédagogie, pour réaliser l'attitude de camaraderie en éducation. Ce livre étudie cette camaraderie sous ses différents aspects.