On connaissait depuis de longues années la version « graphique » et sans texte de Warja Lavater de plusieurs contes de Perrault : le Petit Poucet, Cendrillon ou la Belle au Bois Dormant. C’était en 1965 que sortait chez l’éditeur Adrien Maeght sa version du Petit Chaperon Rouge, actuellement rééditée. Un pas de plus fut franchi en 2008, avec l’adaptation tactile du PCR due à Myriam Colin. L’adaptation reste fidèle : reprise des symboles, même scénographie, chaque double page offrant un cadre où les personnages se déplacent, s’agrandissent ou rétrécissent, format similaire, couverture toilée rouge foncé. Cependant l’œuvre subit des modifications : les arbres de la forêt n’apparaissent plus sous forme de petits cercles verts, mais un beau papier fort, immaculé porte des empreintes plus ou moins profondes symbolisant les arbres ou la maison de Mère-Grand. Déplié c’est un parcours de quatre mètres de long que les doigts et l’imagination franchissent en explorant formes et matières subtiles.