Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous avons raffiné et renforcé notre capacité à commettre un omnicide, ou du moins à détruire toute vie humaine, que ce soit par des armes de destruction massive ou des pollutions. Nous avons coutume de blâmer la science pour nous avoir conduits au bord du gouffre. C'est par ailleurs au nom de cette dernière que des mesures de coercition inédites ont été mises en place en 2020. Afin de déterminer si l on peut imputer une responsabilité aussi grave à cette activité humaine des plus nobles, il faut avant tout comprendre en quoi consistent la science et sa pratique. Contrairement aux autres animaux, ce n'est pas à ses capacités physiques que l homme doit sa survie, mais à ses capacités mentales. Il appartient à la nature par son corps ; il la transcende par son esprit. Il a un besoin intrinsèque de donner un sens à la vie, d'appréhender la réalité dans laquelle il se trouve, et de maîtriser la nature à son avantage, pour non seulement vivre, mais bien vivre. C'est donc rapidement que nos ancêtres à travers le monde ont élaboré dans ce but des méthodologies scientifiques. La forme que la science a prise à différentes périodes dans différentes cultures a varié, car elle dépend fortement de la métaphysique. Pour comprendre les caractéristiques spécifiques de la science qui a progressivement émergé dans l'Europe moderne, il faut examiner les diverses traditions scientifiques sur lesquelles elle repose. Cet examen peut également nous aider à réaliser une synthèse indispensable des pensées occidentales et orientales. La première partie de l'ouvrage porte sur ces thèmes, en particulier sur le rôle joué par les mathématiques et la connaissance des matériaux. Cela dit, la meilleure manière de se faire une idée de ce qu'est la science est à travers des exemples. C'est ce à quoi la deuxième partie est consacrée. Le but est notamment de faire transparaître la continuité de la science à travers les époques, ainsi que la beauté grand