Reprenant l'idée de Jean Dubuffet selon laquelle, dans la pratique artistique, la pensée « doit naître du matériau », Giuliana Prucca, à travers cet essai, réécrit un moment de l'histoire de l'art du XXe siècle à partir de la matière – la pierre, le sable, la terre, la poussière. Elle exalte « le minéral » pour démontrer que l'acte créatif serait une trace de la disparition du corps. La perte d'humanité et la déconstruction du sujet s'objectivent dans l'image. Autrement dit, l'art résiderait dans la tension entre la représentation et sa perte, qui finalement ne laisserait rien d'autre qu'une image. Partant de la figure tutélaire et incandescente d’Antonin Artaud, elle tisse des liens critiques et poétiques entre les textes et les travaux de plusieurs artistes, écrivains et penseurs : de Jean Dubuffet à Jan Fabre et Anselm Kiefer, en passant par Yves Klein et Gutaï ; de Joë Bousquet à Camille Bryen et Francis Ponge, sans oublier Jacques Prevel ; de Gaston Bachelard à Gilles Deleuze, en passant par Georges Bataille et Aby Warburg.